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L’alambic

Les cuves tirées et la dernière goutte de vin « envaissellée », les deux distillateurs du village filaient dare-dare auprès du receveur buraliste Mr CHARTON, lequel ajoutait à ses fonctions, celle de maire et de chef de musique, afin d’y déposer une déclaration d’intention.

L’atelier public, ainsi désignait-on officiellement l’alambic, devait être agrée par l’administration et l’emplacement réservé à la distillation fixé par le maire.
Dans les 48 heures, deux agents des contributions indirectes surnommés « rats de cave », sans doute par quelques mauvaises langues, venaient alors en briser les scellés déposés à la fin de la précédente campagne. Dès lors nos deux « gouttiers » s’installaient Cour de l’Arc pour l’un, et devant le lavoir pour l’autre, au pied de leur tas de briquettes, prêts à travailler. Plus tard, aux environs de la deuxième guerre mondiale ils officieront côte à côte dans la Cour de l’Arc.

« L’alambic ALEXANDRE » dans la Cour de l’Arc avec, en partant de la gauche: Georges DICONNE, André ALEXANDRE, Henri ALEXANDRE (accroupi). A droite on reconnaît Pierre ALEXANDRE. Par contre nos recherches n’ont pu mettre un nom sur la personne moustachue tenant le verre à la main…

Peut-être le fruit d’un semblant de jalousie mais plutôt d’une certaine préférence, chacun bouillait invariablement chez le Pierre Alexandre ou chez le Jean Fontaine. Mais revenons à nos chaudrons.

Chacun y apportait sa genne, sa lie, ses fruits minutieusement conservés dans ses tonneaux. Le distillateur s’activait dans un nuage de fumée épaissie par les remugles des produits en sublimation. Dans tout le village l’air embaumait ou empestait selon l’avis de chacun.

La journée commençait aux premières lueurs de l’aube, avec le dégrillage du foyer dont le feu couvait sous la cendre, quelques coups de ringard, une poignée de brindilles pour raviver la flamme endormie, une briquette coupée en huit et le tour était joué. Il ne restait plus alors à notre distillateur, après en avoir vérifié le niveau d’eau, de satisfaire à grandes gueules bées l’appétit du chaudron.

« L’alambic FONTAINE » avec , assis sur le tas de genne, Jean FONTAINE et sur l’échelle Alphonse FONTAINE. Sur cette photo on peut voir les deux alambics installés dans la Cour de l’Arc

Une grande heure à attendre, à alimenter le foyer tout en surveillant discrètement l’élévation de la température du rectificateur annonçant une venue imminente, et puis le pèse-liqueur qui commence à tintinnabuler et s’élever dans le collecteur : «  la voilà, elle arrive, 70-75 degrés déjà ». Rapidement il faut réduire et contrôler le feu. Notre brandevinier lui apporte désormais toute son attention, la coulée terminée il mouille la gnôle dans la velte (double décalitre gradué) jusqu’à obtenir la densité autorisée. Avec cent litres de marc l’on récoltait dans les dix litres d’eau de vie, bien souvent moins chez les petits récoltants, qui désirant assurer leur boisson de l’année, avaient rallongé la sauce en mouillant largement leur cuve pour économiser le sucre. Les lies rendaient proportionnellement à leur degré et les fruits un litre d’alcool supplémentaire par kilo de sucre rajouté. Et pendant tout ce temps la chaudière ne cessait de fumer, de souffler, de vesser comme saoulée d’avoir à pisser tant de gouttes.

Le garde champêtre du village, l’Alcyde Bierry, se faisant un devoir avant de se rendre tôt auprès de Monsieur le Maire, d’une visite de courtoisie, s’arrêtait pour prendre une bonne lichette toute chaude à la sortie du rectificateur. A 60° et même un peu plus, il fallait une bonne dose de dévouement et un sacré gosier pour l’avaler. Et pourtant en ces temps-là, les volontaires n’étaient pas rares.

Le soir, seulement après six heures, les récoltants munis de leurs laissez-passer emportaient leur eau de vie avec force précaution ; la plupart du temps dans un tonnelet car il est bien connu qu ‘elle vieillit mieux dans le bois que dans le verre. Les résidus à la sortie du chaudron finissaient dans les jardins en guise d’engrais.
Il faut tout de même avouer que l’on buvait pas mal de gnôle en ces temps, et même à vous râper le gosier, le tord-boyaux n’avait guère de chance de passer l’année. De plus on l’utilisait volontiers pour désinfecter les plaies et soutenir certains esprits fatigués.

Toujours est-il que chaque récoltant bénéficiait d’un privilège donnant droit à mille degrés soit vingt litres à cinquante degrés. Pas un poil de plus, l’excédent devant être scrupuleusement  noté par le bouilleur sur son livre de régie, ou disparaître par enchantement…!

Durant la première moitié du siècle dernier, la majorité des gens vivant en autarcie, une centaine de personnes se prévalait de ce droit. L’accès à celui-ci disparut en 1959 et aujourd’hui nous ne sommes plus guère à en profiter. À l’orée de 2007, ce privilège qui a pourtant conforté tant de ministères lors des élections de la troisième république, va pourtant disparaître. Désormais chaque producteur pourra dit-on brûler « matière à distiller », jusqu’à concurrence de cinq litres d’alcool pur soit  dix litres à cinquante degrés, mais par contre acquitter des droits excessivement élevés.

Est-ce la toute dernière façon de lutter contre l’alcoolisme, je vous en laisse seul juge. Quoi qu’il en soit, c’était dans les années trente et quelques, juste un peu avant la guerre…

Henri.

La Bue

COUTUME DU PASSE : LA BUE AU XIX° SIECLE

 Qui de vous mesdames, parcourant vos toutes premières brocantes ne s’est pas émerveillée à la vue du trousseau de nos grands mères et amoncellement de linge blanc proposé à votre envie ?

Draps de chanvre, serviettes et nappes de lin, linge de corps et mouchoirs de baptiste si minutieusement brodés et chiffrés, lavés le saviez-vous seulement deux fois l’an : le jour de la grande bue ou bouée.
Pour nos aïeux, la bue, c’était tout un cérémonial ordonnancé méticuleusement par la maîtresse de maison, la date, les hâles de mars et les chaudes journées de septembre, afin de profiter au mieux d’un temps sec.
Il faut tout d’abord trier le linge et le faire tremper, convoquer pour le lendemain les lavandières qui vont l’emporter décrasser au canal, l’eau y étant plus douce avec force de coups de brosse et pelle de bois.
Pendant ce temps, les hommes auront allumé la cheminée, tamisé les cendres de bois recueillies tout au long de l’année, préparé la grosse marmite emplie d’eau et à proximité procédé à la mise en place du cuvier.
Dressé à bonne hauteur sur un trépied, il s’agit  d’une cuve de bois blanc uniquement de plusieurs centaines de litres, munie d’une claie et perforée à sa base afin d’y recevoir une chèvre de bois permettant l’écoulement.
Le linge revenant du décrassage y est déposé par minces couches successives, entrecoupées de copeaux de savon, de cristaux de soude, de cendre de bois et même de saponaire, cette fameuse plante dont la propriété première est de faire mousser à l’égal du savon.
Le tout est arrosé d’eau bouillante laquelle après avoir lentement traversé l’ensemble est successivement récupérée , réchauffée et répandue à nouveau, liquide de plus en plus visqueux, le luchu, le jus de la buée diront nos anciens et ceci durant la journée entière.
La maîtresse de maison ayant jugé l’opération terminée, les lavandières reprennent en main tout ce beau linge et dare dare s’en vont le rincer copieusement à la fontaine du village avant de l’étendre sur l’herbe afin qu’il puisse y sécher librement.
Les jours suivants tout est méticuleusement vérifié, empilé, repassé, empesé puis précautionneusement empilé dans ces belles et profondes armoires de chêne ou de fruitier tant convoitées aujourd’hui, et la maîtresse de maison s’en retourne fière d’un si bel ouvrage.

Que d’eau passée depuis sous les ponts, avant d’en arriver à nos machines à laver si prisées aujourd’hui !

Henri

Le canal du centre

De tout temps, le transport fluvial fut parmi les moyens de communication le plus privilégié. Mais pour ce faire les fleuves et leurs affluents ayant leurs limites, il a fallu très tôt envisager la réalisation de canaux afin de désenclaver toutes les provinces du territoire français.

Relier l’Atlantique à la Méditerranée en traversant la Bourgogne : un premier projet apparu au XVI° siècle repris sous Henri IV, puis sous Louis XIIl. Il faudra attendre 1793 pour qu’Emiland GAUTHEY réalise le canal du Morvan qui par la suite prendra le nom de Canal du centre.

 


Le premier coup de pioche fut donné par Clermont de MONTOISON seigneur de Chagny le 18 août 1783. Ce fut l’armée qui procéda aux tous premiers travaux, pris plusieurs milliers de personnes en une quinzaine de chantiers y travaillèrent en permanence pendant une dizaine d’années.

La particularité de ce canal dans notre région ce fut d’épouser au maximum la pente des coteaux existants, ce qui, tout en lui donnant une plus grande réserve d’eau, en a grandement facilité la réalisation. Un canal au départ très étroit, recreusé et élargi par FREYCINET entre 1885 et 1895.
Au niveau de notre village il a permis d’exploiter plus judicieusement les carrières, un ample bassin relativement peu profond ayant été créé par la suite au lieu-dit « Sous la croix » afin d’y tourner les bateaux vides.

Une évocation de mon enfance : une bonne vingtaine d’élèves dans chacune des deux classes, autour de Mme RENAUD et de Mr CHAROLIAIS. Avec Ie maire et le curé ils personnifiaient I ‘autorité au village. Seulement 4 voitures, 5 téléphones, quelques rares poste TSF, c’est dire combien pour les jeunes enfants que nous étions, I ‘esprit curieux de tout, ce canal était attractif.

Les bateaux, nous les entendions venir de loin car à l’approche du pont, avec son chenal très étroit, il leur était nécessaire de se signaler par une corne retentissante. D’ailleurs les différentes perceptions permettaient aux habitants de prévoir assurément le temps.
Dès lors nous nous précipitions pour les regarder. Quelques fois hommes et jeunes étaient attelés à la bricole (la corde venant du bateau était reliée à un harnais posé sur les épaules de l’homme), mais plus souvent le halage était assuré par deux mulets. Il le sera plus tard par de puants étroits racteurs.
Cette longue corde de chanvre reliant la péniche à un palonnier, avançant de guingois au rythme des montures qui prenaient appui l’un sur l’autre, captivait nos yeux.

Profitant de l’étroitesse du passage du pont la marinière sautait à terre, et se précipitait à l’épicerie « Café CHARY » afin d’y faire ses courses (bien souvent à crédit), la péniche s’amarrant au bord le plus proche
Les mariniers transportant du charbon avaient droit à leur chauffe pour le retour, et il n’était pas rare de les voir, après avoir vidé quelques chopines, déambuler le sac de charbon sur l’épaule afin de l’échanger facilement à cette époque, contre quelques précieux litres de vin.

Dans notre région les péniches transportaient de tout : la pierre extraite des carrières environnantes et stockée le long de levée face au lavoir, les briques et tuiles de Chagny, Ecuisses et Montchanin, les produits sidérurgiques du Creusot, les graviers et sables de Saône, le bois en grumes, le charbon de Montceau, les céréales pour y être déchargées à Chagny (par la suceuse du Moulin NICOT), et même des fûts de vin, en fait tout ce que nos énormes camions amènent à demeure aujourd’hui.

Ce qui entretenait le plus notre curiosité, c’était le grand lavoir, depuis peu comblé, situé juste au-dessus de l’actuelle mairie. L’eau du canal étant plus douce que celle de la fontaine la quasi-totalité des femmes du village venaient y décrasser leur linge, le battoir à la main, à genoux dans d’étroites caisses en bois bourrées de paille, qu’elles s’empressaient de remporter, sous peine de les retrouver flottantes au fil de l’eau, Le lavoir c’était le lieu de prédilection, des potins du village. Les commérages allaient bon train, tout était analysé, décortiqué, le vrai, le faux, à chacun était taillé un costume, une façon comme une autre d’oublier sa fatigue.

A cette époque, on ne parlait pas de pollution. C’est là que buvant fortes tasses nous avons tous appris à nager avec un regard admiratif pour les aînés. Ils plongeaient gracieusement depuis le lavoir, et pour les plus intrépides, depuis le dessus du pont.

Le lavoir, un lieu privilégié pour le 14 Juillet. On y couchait au-dessus de l’eau un mât savonné, pour que les plus courageux puissent s’entrainer, souvent d’ailleurs en y tombant, à décrocher le drapeau fixé à son extrémité.

Le canal c’était aussi l’été les berges fauchées au dard, les nids de poules minutieusement comblés, les acacias coupés en arrière-saison par les cantonniers prévoyant un hiver précoce. Hiver que nous attendions, les premières gelées avec une mince couche de glace sur le canal, vite détruite par l’éclusier en abaissant le niveau du bief. Mais le froid s’accélère, la couche de glace s’épaissit bloquant tout trafic. A nous les gosses d’en vérifier la solidité par le jet d’énormes pierres : ça porte..? et c’est parti pour la glissade et les semelles de nos sabots de bois ne font pas long feu même si nos parents prévoyants les ont généreusement cloutées.

Les carrières fonctionnant au ralenti, le port où depuis belle lurette les bateaux ne tournaient plus, était envahi par tout un maquis d’énormes roseaux qui l’avaient pratiquement desséché. D’intrépides pêcheurs s’y étaient frayé un passage construisant avec quelques planches une passerelle, ils avaient pu dresser un ponton à la limite du chenal. Les places étaient âprement convoitées, la friture y était garantie.

Mais ce qui nous a le plus marqué et constitue pour nous un inoubliable souvenir c’est la vidange complète du canal programmée tous les 5 ans en août, et annoncée à l’avance : voir l’eau baisser en découvrant  lentement les murs et les platis, jusqu’à laisser apparaître par endroit une épaisse couche de vase…
Il ne reste plus qu’une trentaine de centimètres d’eau dans le chenal et là c’est du grand spectacle  l’apothéose en quelque sorte, le droit de pêcher aux engins pour tous ceux ayant une carte : les éperviers, les troubles, les carreaux goujonniers, les gosses dans le canal à rabattre le poisson, de véritables pêches miraculeuses, d’énormes carpes, tanches, anguilles, une débauche de friture.

C’est la fête au village. Puis les quilles étant levées et le bief aussitôt asséché. nombreux seront les entrepreneurs, embauchant d’ailleurs tous les volontaires, à procéder à un très minutieux jointage des murs ou renforcement des berges et la mise en conformité des écluses. Quelques mois de chômage, et le canal est remis en eau.

Mais les années s’écoulent et ce malgré la présence d’automoteurs concurrencés par le trafic ferroviaire. Le fret fluvial, également repris par d’innombrables camions, le trafic s’y amenuise. Même un enfant du pays, le Dédé MUNTZ , après s’être arrimé longuement en attente, a dû se résoudre à livrer sa péniche « LE GANI » à la démolition.

Notre bon vieux canal a largement dépassé les deux siècles d’existence, les peupliers le long de ses berges ont été coupés, leurs racines créant des voies d’eau. Le jointage des murs, pourtant indispensable après le passage des bateaux de tourisme à une vitesse élevée, a été un moment délaissé. Il tourne à la passoire !

Mais une prise de conscience a vu le jour. Des polyplanches ont été battues, des injections de ciment réalisées, et tout dernièrement le rejointage des murs apporte un relookage qui cache encore pas mal de misère. Heureusement, ces dernières années les mentalités ont évolué, avec la découverte de L’indispensable valeur de notre environnement.
 
Henri

L’église de Remigny

L’édifice actuel est le résultat de différentes périodes de construction qui peuvent se lire sur les pierres extérieures, en particulier au chevet. Certains documents font remonter les parties les plus anciennes au 11ème siècle, les plus récentes au 19ème.

L’homogénéité d’apparence romane est donnée par des ouvertures en plein cintre sur I ‘ensemble de la construction.

Bâtie en forme de croix latine l’église est tournée vers l’est, côté du soleil levant, rappelant l’origine de la lumière divine. Le clocher rappelle celui de l’église voisine de Chagny.
Elle est consacrée à Saint Antoine.

L’intérieur de l’église est composé d’une large nef de quatre travées, voûtée en arc brisé qui se termine par un chœur plus étroit au chevet plat.
Le chœur est précédé de deux chapelles formant le transept, à gauche celle dédiée à la Vierge Marie, à droite celle dédiée à Saint Antoine.

Les vitraux

En suivant la nef, à partir de la gauche, on voit Sainte Claire (décédée le 11 août 1253) qui porte dans ure pyxide l’hostie consacrée par laquelle elle arrêta les envahisseurs ; Saint François de Sales, évêque de Genève à l’époque de la Réforme protestante calviniste, fondateur avec Sainte Jeanne de Chantal, de l’ordre de la Visitation, sa mitre est posée à terre en signe d’humilité ; Saint Jean apôtre, identifié grâce au calice d’où pointe un serpent, rappel de la tentative d’assassinat dont il fut victime.
Dans la chapelle de la Vierge, le vitrail représente une apparition de la Vierge à Lourdes à Sainte Bernadette (1858).
Dans le chœur, à gauche, le Christ bénit le pain et le vin lors de son dernier repas (la Cène), au fond, Jésus remet à Saint Pierre les clés du royaume des Cieux, à droite représentation de la Pentecôte : la colombe du Saint Esprit et les langues de feu descendant sur la tête des disciples.
Dans la chapelle de droite, dédiée à Saint Antoine, une représentation de la visite de Saint Antoine à Saint Paul ermite dans le désert, avec le corbeau qui, au lieu du demi-pain qu’il apportait chaque jour à Saint Paul, déposa ce jour-là un pain entier.

Dans la nef à nouveau, Saint Vincent, patron des vignerons, Saint Vincent de Paul renommé pour sa charité, en particulier auprès des enfants, et enfin Sainte Anne instruisant sa fille la Vierge Marie enfant.

Sculptures et statues

Dans la chapelle de la Vierge, l’autel est dominé par une statue de la Vierge écrasant le serpent. Sur le devant d’autel est représentée la Nativité de Jésus du sculpteur X. Schanosky, à Dijon. En face, au-dessus du confessionnal, une petite statue de Sainte Barbe, patronne des sapeurs et des mineurs rappelant que l’économie du village reposa longtemps sur l’exploitation des carrières.
Dans la chapelle saint Antoine, précédée par une statue de la Vierge, deux statues représentent Antoine ermite accompagné d’un cochon. Au Moyen-Age, seuls les cochons des « hôpitaux de Saint Antoine » étaient autorisés à sortir dans les rues, à condition qu’ils aient une clochette. Saint Antoine étant prié conte le mal des ardents (maladie due à l’ergot de seigle), il est souvent représenté avec un symbole de feu. (Voir aussi sa statue dans l’église de Demigny).
Le devant d’autel est beaucoup plus modeste que celui de la chapelle de la Vierge: le même sculpteur avait été autorisé à faire plus simple pour compenser le surcoût de l’autel de la Nativité, en face. Comme l’indique la petite lumière rouge, le tabernacle renferme le Saint Sacrement (hosties consacrées) ; sur la porte, représentation d’un pain et d’un poisson évoquant le signe de la multiplication des pains (Matthieu 14,13-21)
Dans le chœur, à gauche du vitrail central, un grand Crucifix, en vue pour toute l’assemblée des fidèles lors des offices.

Mobilier Peintures

Tout le chœur est entouré d’une boiserie avec des stalles. A droite du vitrail central, un tableau, copie de la Nativité du Maître de Moulins exposé au musée Rolin à Autun. C’est une réalisation d’un artiste local qui l’offrit à l’église.
A gauche, en sortant de l’église, les fonts baptismaux situés un peu retrait de la nef, ils sont éclairés par un vitrail moderne représentant la colombe du Saint-Esprit et une cascade d’eau symbolisant l’eau du baptême.

Extérieur

Peu de recul permet d’observer la façade dont les ouvertures sont en plein cintre, rappelant le style roman. Le tympan est ajouré d’un petit vitrail, la porte est encadrée par deux colonnes aux chapiteaux sculptés de végétaux à droite et d’animaux fabuleux à gauche.
Le clocher qui abrite 3 cloches est ajouré de petites baies géminées que cachent les cadrans de l’horloge. Il s’élève sur le chœur, ce qui est inhabituel, généralement les clochers sont sur la croisée du transept ou au-dessus du porche d’entrée. Autrefois le cimetière entourait l’église, il fut transféré en 1849.

A proximité

En contrebas de l’église, sur la place, un lavoir dont la façade tournée vers l’église est dominé par une statue de la Vierge de l’Apocalypse, les pieds sur un croissant de lune (Jean I I-19).
Le lavoir alimenté par un impluvium (toiture ramenant l’eau de pluie vers le bassin) abrite une niche dans laquelle a été retrouvée la petite statue de Saint Antoine qui, après restauration, est maintenant dans l’église. Aujourd’hui, c’est une statue de Saint Vincent tenant une grappe de raisin qui veille sur les visiteurs, les lavandières ayant disparu !
En montant la route, à la sortie de l’église, se trouve le canal du Centre, creusé au 18ème siècle par Emiland Gauthey. Il est aujourd’hui longé par une Voie Verte réservée aux promeneurs.

Cet article est tiré du fascicule édité par la Pastorale du Tourisme et des Loisirs du diocèse Autun-Chalon-Mâcon qui nous a aimablement autorisé à le diffuser. Il est disponible à l’entrée de l’église de Remigny

Remigny fait partie de la paroisse Saint Martin des Trois Croix qui compte 18 clochers autour de Chagny, soit environ 16 000 habitants.

L’église de Remigny, comme  la presque totalité des églises en France, est une propriété communale. Nous devons l’entretenir comme tout propriétaire de bien immobilier.

Ces dernières années différents travaux ont été effectués : rénovation du toit, du réseau électrique qui alimente les cloches, changement de fenêtres etc.

Une seule célébration est programmée en moyenne par mois. L’église est utilisée également pour les cérémonies plus personnelles tels les enterrements, les mariages ou les bâptèmes.

Site de la paroisse : Saint Martin des Trois Croix

Régulièrement l’association DO MI SOL de Chatenoy le Royal y organise un concert ouvert à tous. Pour plus d’informations sur cette association : Chatenoy le Royal


Les ponts de la Dheune

Historique et anecdotes sur la construction des ponts de la Dheune et de la petite Dheune*

L’an mille huit cent soixante huit, le 24 novembre,

le conseil municipal de la commune de REMIGNY s’est réuni en séance extraordinaire sous la présidence du maire au nombre de sept membres. 
Il examine prend connaissance des devis, descriptifs et d’autres pièces établies par l’agent voyer cantonal Mr Chatelain. (Pont identique à Chagny)
 » Considérant que l’utilité et l’urgence de l’établissement d’un pont sans trop notoires pour qu’il soit besoin de chercher à le démontrer « 

  • Vote la construction le plus tôt possible du dit pont pour la somme de 10299,43 francs.
  • Demande à Monsieur le préfet de pouvoir disposer des 6000 francs qui sont ces biens
  • Prie Monsieur le préfet de vouloir bien faire obtenir à la commune pour l’entier achevènement de ce travail une allocation de 4000 francs soit par le département soit par l’état .

L’an mille huit cent soixante quatorze, le 24 mai,

le conseil municipal de la commune de REMIGNY s’est réuni en séance extraordinaire sous la présidence du maire, au nombre de dix membres, et, assisté des plus forts contribuables de la commune. Monsieur le maire expose que :

  • Monsieur le péfet n’ayant pas cru devoir approuvé la délibération du 24 novembre 1868 (Subvention  à la commune d’une somme de 4000 francs)
  • L a commune n’ayant  pas voté les centimes nécessaires pour couvrir l’emprunt destiné à parfaire la somme
  • L’utilité et l’urgence de la construction ne saurait être retardée

 Il est donc nécessaire de parfaire la somme de 10299,43 francs par la vente de 10 obligations à l’emprunt départementale et d’un emprunt de 3800 francs couvert par une hausse de 10 centimes additionnels au principal des quatres contributions directes pendant 10 ans . Emprunt pouvant être effectué soit  chez un particulier , soit de la manière qu’il croira sauvegarder le plus les intérêts de la commune .

Le conseil municipal vota à l’unanimité les arrêtés. Les travaux du pont furent réalisée durant l’année 1875 .

Le 7 janvier 1877 fût approuvé le décompte des travaux pour la somme de 10228,81francs. 
Le 12 août 1877 le conseil municipal vota la construction du pont en pierre enjambant la petite Dheune en remplacement d’une passerelle accessible q’aux piètons et petit bétail, le reste des passages s’effectuant à gué en occasionnant beaucoup d’accidents et de mésaventures . Les travaux furent réalisés en 1878 pour la somme de 1631,21 francs.

* Ce texte est une copie de l’article originale avec  toutes les différences littéraires d’un texte écrit de nos jours.